Lettre du mois de décembre

Lettre du mois de décembre

Points importants :

  • Une année historique
  • Des craintes de l’inflation aux craintes de la récession.
  • La Chine tente un redémarrage.
  • Nous vous souhaitons une excellente année 2023 !

Le contexte

Il était temps que la page de 2022 se tourne. L’année s’achève comme elle avait commencé à savoir dans la douleur. Notons que c’est la pire année boursière depuis 10 ans et la pire année sur le marché obligataire depuis 150 ans. Nous avons effacé 10 années de baisses de taux en 10 mois. Cela laisse quelques traces…

Difficile de trouver des actifs refuges cette année. Seuls les secteurs de la santé et de l’énergie affichent un bilan positif. Dans le non-côté, les SCPI avec leurs rendements réguliers affichent une bonne résilience et une performance positive. Vous pouvez d’ailleurs écouter ou réécouter notre Podcast sur ce sujet :

Si l’année 2022 est à oublier, nous sommes en droit d’espérer des lendemains meilleurs pour 2023. En effet, l’inflation commence à reculer, les indicateurs économiques affichent une forte résilience sans laisser entrevoir de récession forte pour le moment. La Chine réouvre et pourrait constituer un relais de croissance sur lequel plus personne ne semblait compter. Enfin les prix de l’énergie (sur les marchés à terme) sont revenus à leur niveau d’avant-guerre en Ukraine et devraient continuer leur décrue.

La situation macroéconomique

Du côté de l’inflation ?

L’inflation recule, mais est loin d’avoir disparu du paysage économique. La baisse a bien débuté, d’abord aux États-Unis et maintenant en Europe. Elle devrait se poursuivre. La question principale est de savoir à quelle vitesse cette baisse va se faire ?

Une diminution rapide de l’inflation permettrait de freiner la hausse des taux des banques centrales. Elles se montreraient moins restrictives et cela permettrait de redonner du souffle à l’économie qui marque des signes de ralentissement. Une baisse de l’inflation trop lente aux yeux des banquiers centraux les contraindrait à poursuivre la politique restrictive au risque d’un atterrissage plus brutal pour nos économies.

Deux écoles s’affrontent sur le sujet. Vous trouverez des économistes, des analystes et des projections avec des arguments tout aussi valables sur les deux hypothèses. La vérité est que personne n’en sait rien. Certainement que les deux camps pourraient avoir raison avec une inflation qui va certainement diminuer à bon rythme, mais qui ne reviendra pas pour ne pas dire jamais au niveau que nous avons connu ces dix dernières années autour de 2%. La cible des banques centrales ne sera donc pas atteinte. L’inflation des économies développées pourrait donc se normaliser autour de 3% à 4%.

Nous aurions donc une baisse de l’inflation certes, mais qui resterait à des niveaux plus élevés que ce que nous avons connu.

Vous êtes maintenant habitués à l’exercice, pour compléter l’analyse macroéconomique, il faut conjuguer inflation et croissance.

Du côté de la croissance ?

La croissance en zone euro et aux États-Unis ralentit. Cependant la lecture du ralentissement et les projections sont là aussi très délicates. C’est d’ailleurs ce qui explique les mouvements de volatilité que nous observons sur les marchés financiers.

Les investisseurs sont perdus avec des signaux contraires. Les indicateurs avancés d’activité montrent que les économies ralentissent et rentrent même en zone de contraction. Cependant, la confiance des consommateurs semble repartir à la hausse et le marché du travail reste très robuste. Les offres d’emplois non pourvues abondent encore outre-Atlantique et sur le vieux continent également. Nous restons sur des chiffres du chômage (3.7% aux US et 6.5% en Europe) historiquement bas avec une situation proche du plein emploi.

Dès lors, comment interpréter la situation d’une économie qui semble ralentir et qui est en même temps au plein emploi ?

Il est trop tôt pour le dire, mais une chose est certaine, la récession que l’on nous annonce est probablement la plus anticipée de l’histoire. Cet excès consensuel nous permettrait-il de passer à côté de la prédiction ou sera-t-il autoréalisateur ?

Pour le moment le scénario d’un atterrissage en douceur des économies a nos faveurs. Il faudra surveiller l’évolution des données dans les mois qui viennent, mais la résilience du marché du travail, l’abondance de liquidités encore présentes consécutives aux aides COVID et les politiques de protection des États nous laissent penser qu’une crise majeure n’est pas à l’ordre du jour.

Ajoutons à cela la fin de la politique zéro-covid en Chine qui devrait apporter un souffle d’air supplémentaire. Sur le marché chinois, la volatilité risque de rester élevée. La réouverture se fait avec le passage d’une population à zéro contamination vers une population qui doit obtenir une immunité collective le plus vite possible. Le taux de vaccination est faible et les vaccins moins efficaces que ceux dont dispose l’occident. Le bilan sanitaire risque donc d’être lourd.

Notre vision macroéconomique et les classes d’actifs à privilégier :

Les valorisations

Pour rappel, l’outil de valorisation global d’un marché actions est le P/E (Price / Earning). Derrière cet acronyme barbare se cache un ratio simple de cours / bénéfices. En d’autres termes, c’est le nombre d’années de bénéfices qu’il me faut pour payer mon investissement. Si une zone géographique se paie avec P/E de 12, il faut 12 ans de bénéfices pour rembourser le cours actuel.

Valorisation des actions
 PE historiquesPE fwd 12 moisE/PTaux à 10 ansPrime de risque
Zone Euro12-1511,58,70%2,40%6,30%
US14-1617,35,78%3,78%2,00%
Émergents10-1611,48,77%2,88%5,89%
Source M&H Conseil, Mon-placement.fr
Valorisation obligations
 InflationTaux à 10 ansTaux réels
Zone Euro10,10%2,40% (Ger)-7,70%
US7,10%3,78%-3,32%
Chine1,60%2,88%1,28%
Source M&H Conseil, Mon-placement.fr

À la lecture de ces données, nous retiendrons :

  • Une sous-évaluation des marchés en zone euro et émergents.
  • Une surévaluation des marchés US.
  • Des primes de risque intéressantes en zone euro et dans les émergents (différence entre le rendement des actions et des obligations à 10 ans).
  • Des taux réels négatifs ou faibles presque partout dans le monde (différence entre le rendement des obligations et l’inflation).

Nous privilégions les obligations financières et d’entreprises qui présentent des rendements supérieurs aux obligations d’États de qualité équivalente (de bonne notation). La décote sur le marché des actions européennes et les pays émergents nous permettent du surpondérer ces zones dans nos portefeuilles. Nous restons favorables sur la Chine avec un fort effet rattrapage possible à moyen terme.

Les marchés

La tendance baissière sur toutes les classes d’actifs ne s’est pas inversée en fin d’année. Le père Noël ne sera donc pas passé pour les investisseurs.

On note que sur l’année aucune des grandes classes d’actifs ne ressort en positif. Un point d’attention tout particulier au marché de l’immobilier coté en bourse qui affiche une baisse de -29%. Il est composé des grands groupes de foncières comme Unibail Rodamco Westfield ou encore Klepierre, PAREF, etc. Le marché actions est un indicateur avancé de l’économie. Cette baisse des grands groupes nous indique que le marché de l’immobilier pourrait ralentir, voire baisser dans certaines zones au regard de ces chiffres. Il ne chuterait évidemment pas dans les mêmes proportions que les marchés boursiers, mais c’est un marché très retardé sur l’économie et son ralentissement qui a déjà commencé devrait perdurer.

Le cycle économique poursuit sa rotation. Une grande partie de ce qui a été un effet de surprise pour les marchés est aujourd’hui actée (hausse des taux, guerre en Ukraine, COVID, pénurie des chaînes d’approvisionnement). Les mauvaises nouvelles ont été intégrées et digérées pour certaines à ce jour. Nous sommes en droit de penser que 2023 pourrait constituer un rebond. L’inconnu qui déterminera ce paramètre est l’ampleur du ralentissement économique que nous subirons.

Nous pensons qu’il faut privilégier des stratégies à fortes distributions de revenus afin d’avoir des rentrées de cash régulières pour investir pendant les phases de stress. Les actions à forts dividendes sont à privilégier, tout comme les obligations de bonne qualité qui servent aujourd’hui 4% de rendement. L’immobilier dans les zones en forte croissance reste une option intéressante (grandes métropoles, bord de mer, axes logistiques).

Les changements pour 2023

Le cabinet Mon-Placement se développe et s’agrandit.

Les clients historiques ont connu notre lancement avec le cabinet M&H Conseil. Nous les saluons au passage de nous avoir accordé leur confiance aux premières heures.  Nous avons ensuite développé l’enseigne propriétaire https://mon-placement.fr/ qui nous a permis de mettre un pied dans le canal digital avec un site vitrine présentant notre offre et commençant à bénéficier d’une notoriété numérique.

Nous poursuivons notre route en faisant de Mon-Placement le premier groupement de conseils en gestion de patrimoine digital. Nous ouvrons nos portes aux cabinets de conseil en gestion de patrimoine déjà établis qui souhaiteraient bénéficier de notre offre et de nos outils exclusifs de gestion. Soucieux de garantir un très haut niveau de conseil, nous intégrons uniquement des acteurs disposant de l’ensemble des agréments permettant d’exercer en conformité dans tous les domaines de la profession.

Welcome à Vauban Advisors !

Nous souhaitons la bienvenue au cabinet Vauban Advisors qui rejoint le groupement en ce début d’année. Vincent VALLIN, son fondateur, nous apporte un regard d’expérience avec une grande connaissance du monde de l’entreprise. Il exerce son activité à Paris et contribuera par ses qualités de conseil au rayonnement de Mon-Placement.

*Les performances passées de sont pas un bon indicateur des performances futures.

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