Editée par Mickael HILBÉ
Nous sommes au cœur de l’été, mais aussi en pleine période de publication des résultats de mi-année. Cette période est toujours délicate, car les opérateurs et investisseurs ont la tête au soleil. Ils doivent à la fois bronzer, continuer d’interpréter les signaux que fournissent les marchés et prendre le recul de se dire que la période estivale n’est pas propice à la prise d’initiatives fortes.
Les volumes de transaction sont dans leur rythme le plus faible et les mouvements sont facilement amplifiés. L’investisseur habile saura tirer profit de ce manque de densité. C’est d’ailleurs la période idéale pour faire passer de mauvaises nouvelles. Excellent timing choisi par les gros teneurs de SCPI avec Amundi en tête de liste pour annoncer des baisses sur les valeurs de parts de leurs SCPI. Signal qui peut prêter à inquiétude, mais nous allons voir qu’il faut comme toujours l’approfondir pour mieux relativiser.
Enfin, la tension reste forte sur les taux d’intérêt. Ils flirtent avec leurs plus hauts, surtout depuis la dégradation cette semaine de la notation de la dette américaine par Fitch. Elle passe de AAA à AA+. Néanmoins, le point de bascule approche entre restrictions (trop) fortes sur le crédit et mise en danger sur l’économie.
Nous sommes en pleine saison de publication des résultats semestriels. La période est toujours délicate, car elle marque le point à la mi-année et se fait au cœur de l’été avec beaucoup d’opérateurs sur la touche. Nous observons un paradoxe sur ces publications. Les résultats sont en recul (c’était attendu par le marché au vu du contexte macroéconomique) mais, c’est la toute la magie des marchés financiers, ils sont au-dessus des attentes des analystes ! De fait, les marchés boursiers progressent sur le mois de juillet.
Plus des deux tiers du S&P 500 ont publié leurs résultats et 80% des publications sont au-dessus des attentes du consensus. Il n’y a pas tellement d’inquiétudes même si le jeu est connu et les anticipations sont toujours plus pessimistes afin d’être battues… « Business as usual » du côté de la microéconomie.
C’est sans aucun doute la question principale qui va alimenter les débats des économistes pour la seconde moitié de l’année. Nous avons eu le feuilleton de l’inflation depuis 18 mois. Le scénario est maintenant acté. L’inflation reflue. La décrue devrait se poursuivre. Le rythme sera sans doute un peu moins rapide qu’escompté. Face à une inflation qui reprend une trajectoire convenable, combien de temps les banques centrales maintiendront-elles la pression sur l’économie avec des taux élevés ?
Le risque de baisser la garde trop tôt en assouplissant les conditions monétaires est de refaire partir l’inflation très rapidement. Nous devrions donc entamer une longue phase de taux élevés avant qu’un banquier central courageux ne commence à inverser la pression. Nous pensons assister à une dernière hausse de taux aux États-Unis et en Europe avant une période d’attentisme.
Les indicateurs d’activité manufacturière sont très dégradés et se rapprochent de ceux de 2008 et plus récemment de la période de confinement du Covid. Si les services venaient à décrocher plus vite que prévu, les conditions monétaires pourraient se desserrer rapidement. Tant que le chômage reste très faible aux US, nous devrions rester avec des taux élevés qui n’augmentent plus. S’il fallait prendre les paris, je dirais que les premières baisses de taux pourraient s’envisager au début de l’été prochain… Affaire à suivre !
Coup de tonnerre sur le marché des SCPI, le plus grand gestionnaire de parc Amundi vient de dévaloriser le prix des parts de ses SCPI de -12% à -17% ! Faut-il paniquer et sortir de la classe d’actif ?
Nous ne le pensons pas. Les SCPI sont un marché à deux vitesses. Il y a d’une part les très grosses SCPI et de l’autre les petits acteurs. Les SCPI gérées par Amundi représentent 9.1 milliards d’euros sur un marché de 93 milliards. Le gestionnaire pèse à lui seul presque 10% du marché. Les SCPI concernées sont celles de l’immobilier de bureaux doublement touché par la hausse des taux et la montée des nouvelles organisations du travail. Ajoutons à cela l’augmentation des prix des matériaux et vous avez un cocktail explosif pour les gros acteurs du segment.
Le marché des SCPI reste très diversifié avec beaucoup de petits gestionnaires qui interviennent sur différents marchés : logistique, santé, hôtellerie, commerces, résidentiels. Tous les marchés ne souffrent pas et certains se sont même payé le luxe d’augmenter le prix de leurs parts cette année. De jeunes SCPI comme Remake ont augmenté le prix de leurs parts de 2% avec une distribution de loyers de 7.64% en 2022.
Comme sur tous les marchés, il convient d’être sélectif et d’analyser les perspectives. Nous n’avons eu de cesse que de mettre en avant les petites sociétés de gestion qui constituaient leur parc immobilier postcovid en précisant qu’elles bénéficiaient de conditions d’accès au marché et de gestion de leur collecte beaucoup plus favorable que les mastodontes du secteur. Un pari qui peut paraître osé puisqu’il consiste à faire confiance à des néo-acteurs. Il s’avère pourtant que le bon sens a raison malgré les critiques que l’on a pu y opposer.
Nous tenons à rappeler qu’aucune des SCPI que nous commercialisons à nos clients n’est à ce jour en situation contrainte de baisser le prix de ses parts.
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En été, les volumes de transactions baissent. Cela signifie simplement que peu d’opérateurs peuvent faire bouger rapidement le marché. Il y a moins de contreparties présentes. D’une manière générale, le volume d’échange journalier d’un titre boursier est d’environ 1% de sa capitalisation. Cela signifie que très peu d’opérateurs déterminent le cours de clôture d’une valeur. Il n’est donc pas très pertinent de porter de l’intérêt sur les mouvements de court terme et journaliers. C’est la somme de ces fluctuations qui détermine sur le long terme la valeur d’un actif.
Le mois de juillet clôture dans le vert alors que le mois d’août s’ouvre dans le rouge au moment ou j’écris ces lignes. Fondamentalement, peu de choses ont changé. L’opportuniste saura tirer profit des excès de l’été pour acheter à bon compte ou renforcer ces titres lors des excès de pessimisme.